le SAMEDI 21 MAI à 11h

à « la petite médiathèque de Saint Pierre »


Parvis Ambroise Croizat, 122 avenue de la Libération 33490 St Pierre d’Aurillac

Adèle Blazquez, enfant du pays, a vécu pendant plusieurs années l’expérience quotidienne des habitant.es de Badiraguato, commune située dans l’État du Sinaloa (Nord-ouest du Mexique), régulièrement présentée comme le « berceau du narcotrafic » et la base du « Cartel de Sinaloa », pour écrire sa thèse « l’aube s’est levée sur un mort ». Anthropologie politique de la violence armée et de la culture du pavot à Badiraguato (Sinaloa, Mexique)”.

À Badiraguato, commune rurale et marginalisée du Mexique, le maire a fait édifier avec enthousiasme un belvédère où, à la manière de la colline de Hollywood, se détachent de monumentales lettres qui surplombent le paysage. Il faut dire que le village, au cœur de la région escarpée du Sinaloa, a été mis en scène sur les écrans du monde entier par une série Netflix revenant sur les pas des plus célèbres « Narcos » mexicains, Joaquín El Chapo Guzman et Rafael Caro Quintero. Il est aussi l’épicentre d’une « guerre contre la drogue » qui a fait plus de victimes depuis le début du XXIe siècle que les conflits en Afghanistan ou en Irak.
Mais comment vivent au quotidien celles et ceux qui restent invisibles dans cette grande fresque, qui subsistent dans cette région sans emplois, qui tiennent une épicerie, cultivent une petite parcelle ou occupent un poste dans l’administration locale ? De quelles manières se déplace-t-on dans cet espace enclavé où une mauvaise rencontre peut surgir à tout instant ? Qui sont les producteurs de pavot, coincés entre la répression militaire et l’exploitation de ceux qui achètent leur récolte ? Qu’est-ce qu’être une femme dans un lieu suspendu à la violence des hommes ? Et comment donner sens aux meurtres qui rythment le quotidien ?
En se situant au plus proche des logiques d’action des personnes, cette ethnographie sensible lève le voile sur une zone interdite qui est l’envers de notre économie globalisée ; l’enquête anthropologique nous fait toucher du doigt l’incertitude qui règne lorsque, une nouvelle fois, « l’aube s’est levée sur un mort ».